Après deux mois de confinement, des revendications raisonnables et justes, pour les agents du Conseil départemental des Hauts-de-Seine.

Nous avons conscience du caractère exceptionnel et sans précédent de la crise sanitaire que nous traversons en raison de l’épidémie de corona virus. Elle nous impacte tous et toutes, personnellement et professionnellement. Notre syndicat est soucieux :

  • De la continuité du service public,
  • De la protection des usagers les plus vulnérables
  • Du bien-être, de la sécurité, de la santé et du respect de droits de tous les agents du département.

Nous avons souhaité la tenue d’un Comité technique extraordinaire afin de clarifier un certain nombre de points (courrier en date du 30/04/2020 à Mme BECART).

Rappel du contexte :

Pendant la période de confinement, certains agents ont dû demander une autorisation d’absence exceptionnelle afin, entre autres, de prendre soin de leurs enfants, ou de se protéger en cas de pathologie particulière. D’autres ont pu s’organiser pour télétravailleur, dans des conditions variables : avec ou sans ordinateur professionnel, avec ou sans téléphone portable, avec parfois des problèmes de connexion, et parfois avec des enfants à la maison. Enfin d’autres, dans l’intérêt des usagers les plus fragiles et/ou pour assurer la continuité du service, ont dû partiellement ou non, continuer à se rendre sur leurs lieux de travail. Ces derniers sont aux premières lignes : dans les transports en commun, dans l’espace public, en contact avec des usagers… Nous saluons le courage et l’engagement de chaque agent quelle que soit la situation dans laquelle il s’est retrouvé.

Clarification des situations individuelles :

Nous demandons à ce que la situation de chaque agent du Conseil départemental soit clarifiée ; En l’absence de l’outil octime, qui a dû être fermé, chacun a besoin de recevoir le décompte de ses jours de congés pour 2020, et le cas échéant pour 2019. Et chacun a besoin de vérifier le statut qui lui a été attribué pour chaque jour de confinement. En effet, pour ne citer qu’un exemple, certains agents initialement en congés ont été amenés à travailler pour nécessité de service, sans trace écrite à ce jour de ce changement de situation.

La CGT opposée à toute perte de salaire :

Les agents du département se sont largement mobilisés pendant cette période, démontrant leur sens du service public. C’est pourquoi, concernant les congés, nous demandons à ce qu’aucun agent ne perde aucun jour, ni sur l’année en cours, ni sur l’année N-1. Il semble qu’il y ait eu une grande diversité de consignes données au sujet des vacances scolaires d’avril et des congés de l’année n-1 (obligation de poser des jours, interdiction au contraire de prendre des jours, ou encore libre choix). Les agents ont besoin d’une communication claire et d’un traitement équitable. L’ordonnance du 15 avril 2020 laisse une latitude aux collectivités de retirer ou non 5 CA entre le 15 mars et le 15 avril, et 5 autres ensuite. Nous demandons à ce que cela ne soit pas appliqué dans les Hauts de Seine.

Disparité de traitement des agents, le pole solidarités malmené comme toujours :

Nous souhaitons par ailleurs souligner que la situation des agents d’un pôle à l’autre est loin d’être égalitaire. Alors que dans certains (PESC notamment) il y a concertation, recueil des propositions, et prise ne compte des situations particulières, et ce à tous les niveaux de hiérarchie, le pôle solidarité est une fois de plus malmené, alors même que c’est celui qui compte le plus de professionnels assurant le PCA et le contact direct au public. La concertation entre la Direction et ses cadres de terrain est comme toujours insuffisante, le niveau d’information de ces cadres est insuffisant, ce qui rend complexe leur tâche de management et leur possibilité de réponse aux questions de leurs équipes. Cela provoque des prises de positions aléatoires, variables d’un service à l’autre, peu lisibles et peu compréhensibles pour les équipes. Nous dénoncions, avant confinement, une réorganisation qui a tant malmené les services qu’elle a provoqué la fuite massive d’agents vers d’autres collectivités. L’organisation actuelle met en avant les conséquences d’effectifs hypertendus et de services déjà épuisés avant l’arrivée du virus, sur fond de management rigide et centralisé. (Nous citons à cette occasion le problème des enfants placés qui n’ont pas revus leurs parents depuis deux mois, ou au contraire qui sont restés chez eux tout ce temps malgré une ordonnance de placement judiciaire ; les mineurs non accompagnés confinés en hôtel dans une grande solitude et dans des conditions alimentaires et sanitaires déplorables ; l’explosion des demandes d’aide alimentaire des familles, ingérable par des équipes en sous-effectif ; l’inquiétude des assistantes familiales, face aux perspectives de reprise de l’école et le risque auquel cela les exposeront ainsi que leurs familles.)

La question d’une prime exceptionnelle :

Nous rappelons qu’a la base la CGT est opposée à tout système de prime et réclame le dégel du point d’indice (qui nous a fait perdre 21768 euros entre 2010 et 2018). Nous réclamons une revalorisation pérenne de la rémunération de tous les fonctionnaires. Cependant, si prime il doit y avoir, nous demandons une transparence, sur les conditions d’attribution, le profil des bénéficiaires, les critères de montant. Nous comprendrions mal que les plus bas salaires et les personnes les plus exposées (par le face-à- face avec le public et/ou le déplacement dans l’espace public) soient les moins rétribuées. Cela doit faire l’objet d’un examen en Comité Technique.

Les questions sur l’après confinement :

Au 11 mai, le pays va rentrer dans une phase de déconfinement dont on a compris qu’elle serait progressive. Il semble que le département s’oriente vers un maintien du télétravail pour beaucoup d’agents et ce éventuellement jusqu’à l’automne. Les agents auront-ils le choix de ce maintien ou non ? Les établissements solaires vont rouvrir très progressivement, toutes les tranches d’âge ne seront pas concernées dans un premier temps, et l’accueil ne se fera pas à plein temps. Il semble aussi que les parents pourront choisir de re-scolariser ou non leur enfant. Pourront-ils dans ce cas demander à continuer à télétravailler ou à être en autorisation spéciale d’absence ? Concernant les personnes amenées à reprendre leur activité en présentiel, comment sera assurée leur sécurité (distanciation sociale, masques, gants, blouse).