Pour les Services Publics, le compte n’y est pas !

C’est en grande partie grâce aux services publics que le pays « tient tout entier sur des femmes et des hommes que nos économies reconnaissent et rémunèrent si mal » (Dixit E. Macron le 13 avril 2020).

Pourtant, après les salariés du secteur privé, sous couvert d’un traitement équitable, le gouvernement étend ses attaques à l’ensemble des fonctionnaires territoriaux qu’ils aient été en autorisation spéciale d’absence (ASA), qu’ils aient été dans la possibilité ou non  de télétravailler où s’ils devaient garder leurs enfants de moins de 16 ans. Dans une logique bien obscure, Macron divise les Fonctionnaires en instaurant des primes de 500 à 1500 euros à destination des personnels de la santé, de 1000 euros maximum pour la FPT, soumises au bon vouloir des employeurs publics locaux, créant de fait une inégalité de traitement sur l’ensemble des territoires et même parmi les agents d’une même collectivité . Ceux qui auront obéi scrupuleusement à l’ordre de confinement parce qu’on leur a affirmé un temps que “pour sauver des vies, il faut rester chez soi !” En contrepartie, eux n’auront pas de prime : C’est ça, la “Nation reconnaissante” ! Comme si les agents confinés, ou non, étaient responsable de leur crise à eux !

Les annonces gouvernementales ne sont pas à la hauteur alors que de nouvelles formes de souffrances apparaissent, induites par le confinement et aussi par les nouveaux modes de travail à distance imposés, subis, dans un environnement familial particulier : conjoint également en télétravail, enfants à la maison suivant leurs cours à distance… cela est source de risques et générateur d’atteintes à la santé et à la sécurité des salariés.

Au moment où Emmanuel Macron pleure sur les inégalités, reconnaît lui-même qu’il nous paye si mal, et demande aux fonctionnaires de s’engager, La  CGT réitère son exigence de la part du gouvernement. La seule réponse attendue est le dégel immédiat du point d’indice et le rattrapage des dix dernières années. Sur cette période exceptionnelle, comme le reste du temps, l’engagement des agents territoriaux,  au plus près de la population, en assurant des missions vitales, doit être rémunéré, soumis à cotisations, permettant le financement de notre sécurité sociale, et, par là même, des hôpitaux qui ont un besoin criant en moyens financiers et humains, exacerbé par la catastrophe actuelle. Plutôt que de verser des milliards au patronat, il doit verser cet argent à l’hôpital et aux services publics pour augmenter drastiquement la valeur du point d’indice, les capacités de soin et réattribuer les dotations aux collectivités locales.

De plus, les conséquences de la gestion lamentable et inacceptable du gouvernement ne doivent pas être payées par les salariés, agents des collectivités. Il est inacceptable de penser ou de laisser entendre aux agents que le temps qu’ils passent en confinement serait assimilable à des congés. Aucun agent ne doit subir la confiscation du droit à congés des agents.

La  CGT ne tolérera aucune tentative de remise en cause de nos droits conquis sur les congés et le temps de travail. Nous vous rappelons qu’aujourd’hui tous les agents départementaux rendent service à la Nation : en assurant la continuité des services, que ce soit en présentiel ou en télétravail, en restant confinés pour les personnes fragiles et celles qui doivent garder leurs enfants, en continuant à assurer les droits des agents syndicalement. Proposer que les agents prennent des jours de congés pendant le confinement équivaut à considérer que le confinement est une période de vacances. Ce n’est pas le cas ! Même si la loi et l’ordonnance n’obligent pas du tout les collectivités à imposer les congés pendant la période de confinement, elle leur en donne la possibilité et nous disons NON !

Nos congés nous appartiennent ! Non au hold-up up, à ce racket, sur nos congés !

Enfin, pour la  CGT, la vie et la santé des enfants et des agents sont prioritaires et passent avant toute considération économique.

Au vu de l’analyse de l’ordre des médecins, de la pénurie de test, de matériel de protection, de l’impossibilité de respecter les gestes barrières, des difficultés de mise en place pour tous les âges dans un contexte scolaire, de l’organisation que cela demandera pour la restauration scolaire et de l’impossibilité aujourd’hui de tester tous les personnels et les enfants accueillis, nous demandons à l’Administration de ne pas mettre la vie de nos collègues affectés dans les collèges en danger à leurs réouvertures le 11 mai 2020. La CGT soutiendra tous les collègues dans leur droit de retrait ou s’ils décident de se mettre en gréve conformément au préavis fédéral.